
« Il a perdu la tête »
Bad trip
Dans l’Evangile de Marc, au chapitre 3, verset 21, on lit un étonnant jugement sur Jésus de ses proches, au début de son ministère, qu’il est le seul à rapporter. Juste après la phase initiale de la mission à Capharnaüm, Marc parle de la renommée de Jésus qui dépasse largement la Galilée et évoque, dans ce contexte d’amplification de la mission, de l’appel des Douze. On voit le groupe revenir « à la maison », c’est-à-dire à Capharnaüm, dans la maison de Pierre où Jésus est sursollicité. Et voici que Marc parle des réactions du clan de Nazareth aux nouvelles qui leur parviennent. Je donne la traduction liturgique du passage : « Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête ». C’est vivant, c’est direct, et certainement les gens de Nazareth devaient-ils commérer en ces termes.
Est-ce pour autant la bonne traduction ? Pour Saint Jérôme, dont l’expertise linguistique est, quoi qu’on en ait dit, excellente, oui : « Et cum audissent sui, exierunt tenere eum ; dicebant enim : Quoniam in furorem versus est. », « Il est devenu fou furieux. » Le quoniam est un décalque pur et simple du grec « oti », qui équivaut à deux points de ponctuation et passage au style direct. Il n’a aucun sens en latin. C’est dire le souci de fidélité à l’original grec. Pourtant, suivant en cela S. C. Mimouni[1] je pense qu’il faut regarder cela de près. Car c’est tout de même un diagnostic très brutal.
Le verbe existêmi (ἐξίστημι) qui est censé rendre l’expression : « il a perdu la tête » est plutôt banal. Il veut dire, littéralement, se tenir hors de soi ou de chez soi. Le substantif « extase » en est dérivé. Il peut avoir le sens de « mettre hors de soi », d’où la traduction de Saint Jérôme, qui est son interprétation du passage : « in furorem versus est ». Celle-ci est au demeurant un peu restrictive, car on peut être hors de soi par colère, par démence, par stupeur… et par extase et le verbe autoriserait toutes ces interprétations : « c’est un fou furieux », « il est en plein délire », « il est stupide », « il plane complètement ».
Mais il y a 3 observations grammaticales qui m’amènent à préciser le sens à cette expression.
- Le verbe ne prend ce sens qu’à la voix active et avec un complément (l’esprit, le jugement…) : on met l’esprit, le jugement de quelqu’un hors de soi, on les altère. Ici nous avons un verbe actif sans complément : ἐξέστη, exestê, « il a mis hors de soi ».
- Le verbe est à l’aoriste, c’est-à-dire qu’il indique un fait passé révolu. Pour dire « il est tombé sur la tête », en grec ancien, on emploie normalement le parfait, qui marque un fait passé dont les effets se font sentir au présent. On devrait avoir, à la voix active : ἐξέστηκεν, exestêken. On dit : « il est piqué », on ne dit pas : « il a été piqué », sauf à évoquer le moment précis où la mouche a piqué.
- Dans l’acception « il a mis hors de soi », voix active donc, normalement on utilise la forme première de l’aoriste si on veut utiliser ce temps : ἐξέστησεν , exestêsen.
Ces observations peuvent ne pas être pleinement probantes car on peut objecter que Marc n’écrit pas le grec de Démosthène et qu’il n’est pas un champion d’exactitude grammaticale. C’est exact. Son incorrection va-t-elle jusqu’à prendre un actif pour un passif et un aoriste pour un parfait ? Ne parlons pas de l’aoriste première forme, car on peut accepter que Marc n’ait pas cette maîtrise du grec.
- L’actif à la place du passif? Après la guérison du paralytique, Marc nous dit que celui-ci sort en présence de la foule assemblée « au point que tous avaient mis hors d’eux » (ἐξίστασθαι, existasthaï) (Mc 2,12). C’est encore un actif. Saint Jérôme traduit ce passage : « ita ut mirarentur omnes ». La correction grammaticale appellerait le passif mais l’on ne peut que traduire par : « au point qu’ils étaient hors d’eux ». Comme on dirait aujourd’hui : « c’était du délire dans la foule, ils étaient partis ». Cf. dans le même sens Mt 12,23. Il nous faut revenir au sens premier du verbe : changer de lieu, changer d’endroit, s’éloigner sans s’en rendre compte. Comme on dirait : « Là il est parti (en plein délire) ». Donc soit : l’actif peut valoir pour un passif.
- L’aoriste est un aspect du passé qui se réfère à un événement ou à plusieurs événements qui auraient déclenché le délire : « sur ce coup, il a déliré ». Je ne vois pas que l’on puisse prendre un aoriste pour un parfait, même chez un mauvais helléniste. C’est aussi inapproprié que de remplacer le présent par le passé. C’est une question de sens. Dans le contexte, qu’est-ce que le clan aurait appris qui l’amènerait à affirmer qu’il s’est mis à délirer ? L’évangile dit seulement : « ayant ouï-dire » (ακούσαντες). Quoi donc ? Référons-nous à ce qui précède (Mc 3,7-20). Est-ce le fait d’attirer des foules ? est-ce le fait de prêcher dans une barque ? Sont-ce ses guérisons ou ses exorcismes ? Est-ce l’institution des Douze ? Est-ce le fait de prêcher sans cesse sans prendre le temps de manger ? Sans doute est-ce tout cela à la fois, mais particulièrement ce dernier fait qui précède immédiatement. « Il est devenu une « star » et il ne prend même plus le temps de prendre soin de lui-même. Il est parti dans un bad trip. »
On aurait donc ici l’expression d’un profond agacement des gens de Nazareth. Ils veulent le ramener au Jésus qu’ils ont connu, ce Jésus sage, à la vie réglée. Ils sont prêts pour cela à le ramener à la raison puisqu’ils veulent « se saisir de lui », ou plutôt le mettre sous contrôle (kratèsaï κρατῆσαι). Je préfère cette traduction, moins physique, car on ne voit pas des gens de Nazareth engager le coup de force pour kidnapper Jésus. Ils lui font juste savoir par quelques émissaires assez vigoureusement leur désaccord de ces extravagances : « Arrête tout cela, reprends tes esprits et prends le temps de manger ! »
Accueil froid à Nazareth
L’épisode du passage à Nazareth est placé après ces événements par Marc, au chapitre 6, 1-6. La structure de l’évangile de Marc est narrative et nous n’avons pas de raison de douter du séquençage chronologique de Marc qui diffère de celui de Luc (4, 16-30), qui place cette visite au début de la prédication, avant Capharnaüm (tout en faisant référence aux miracles de Capharnaüm, ce qui montre bien qu’il compose son récit comme une démonstration, non comme une histoire). Matthieu rapporte le passage à Nazareth (13,54-58) à peu près dans les mêmes termes que Marc, avec plus de sobriété, et dans un contexte analogue (après les épisodes à Capharnaüm et après une série de paraboles). Luc réunit en un épisode dramatique plusieurs passages à Nazareth, pour les besoins de sa démonstration d’historien :
- une toute première prédication, avant même l’installation à Capharnaüm, qui est bien accueillie (« C’est le fils de Joseph ! Il parle bien, le petit, il ira loin ! »), sans doute entre l’arrestation de Jean et le début du ministère en Galilée depuis Capharnaüm (cf. Mt 4, 12)
- l’épisode rapporté par Marc, une fois que Jésus est devenu célèbre au-delà de la Galilée, qu’il évoque à peine, sinon par la parole : « nul n’est prophète honoré en son pays. » Jean en fait autant évoquant au retour à Capharnaüm après la première Pâque.
- un dernier passage, où Jésus aurait enseigné une dernière fois à la synagogue : il y aurait justifié son choix de ne faire aucun miracle au pays et aurait manqué de se faire lyncher par lapidation (la précipitation est une forme de lapidation).
Marc ne retient que le second épisode, à un moment tout à fait raisonnable du ministère en Galilée. Je pense qu’il ne mentionne pas le dernier passage parce que cela sort de son cadre narratif, peut-être aussi parce qu’il ne veut pas charger outre mesure Nazareth et le clan de Jésus, tandis que Luc veut présenter comme le lieu d’une anticipation à domicile de la Passion[2].
Donc, après ce qui leur paraît de folles incartades, le clan accueille enfin Jésus et ses disciples dans son pays, mais la défiance est perceptible :
« Jésus partit de là (Capharnaüm) et se rendit dans sa patrie et ses disciples l’accompagnaient. Le shabbat venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs étaient stupéfaits[3] [disant] : « D’où tout cela lui vient-il ? C’est quoi, cette sagesse qui lui a été donnée ? et ces actes puissants (dunameis) qui passent par ces mains ? N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie ? le frère de Jacques, José, Jude, Simon ? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici devant nous ? Et ils étaient scandalisés de lui (litt : en lui). Mais Jésus leur dit : un prophète n’est pas sans honneur, sinon dans sa patrie, dans sa parenté, dans sa maison. Et il ne pouvait faire là aucun acte puissant ; tout juste il imposa les mains sur quelques malades qu’il guérit. Et il s’étonnait de leur incrédulité (apistia : leur non-foi). Et il parcourait les villages environnants en enseignant. »
Ils accueillent l’enfant du pays, mais ce n’est pas vraiment pour l’honorer. Ils veulent que le Jésus qu’ils ont connu revienne à eux sans tous ces miracles, ce brio incroyable[4], ces enseignements radicaux et qu’il reprenne sa place normale dans le clan. Qu’il arrête de se prendre pour quelqu’un d’autre que le charpentier qu’ils ont connu. Jésus fait le constat devant eux et les disciples : c’est inévitable, car nul n’est prophète chez les siens, nul ne peut être à la fois un prophète qui porte la parole de Dieu à tous vents et rester l’enfant du pays, c’est impossible. Mais il se montre tout de même étonné qu’ils aillent si loin dans l’incrédulité. Ils sont buttés au-delà de ce qu’il pensait. Il peut reprendre son enseignement, dans les villages voisins, mais son enseignement à Nazareth a tourné court rapidement. Chez Marc, en tout cas, on ne les voit même pas attendre des prodiges chez eux à leur profit, plutôt qu’à Capharnaüm. Mais l’idée est fondamentalement la même : si Jésus doit être une « bête de foire », il faut que cela se passe à Nazareth, que le village en profite, que sa gloire rejaillisse sur le clan dont il est le pur produit.
La suite de ce froid, c’est Luc qui la donne : Jésus assume publiquement, lors d’un autre séjour, de n’avoir pas été envoyé en mission auprès de son clan ni pour lui décerner ses faveurs, au contraire, et il provoque la fureur du village. Fureur compréhensible car Jésus dit à ses compatriotes : « Vous n’avez rien obtenu de moi, et vous n’obtiendrez rien, et c’est aux autres que je réserve mes actions, pas aux miens. » Non seulement il joue les importants, mais en plus il ne renvoie pas l’ascenseur. Quel mufle !
Qui est ma mère ? qui sont mes frères ?
Entre cette intervention des gens du clan auprès de Jésus et son passage à Nazareth, Marc place la visite, selon toute vraisemblance à Capharnaüm, de Marie et de « ses frères » dont l’objet n’est pas précisé, mais qui est, en raison du contexte, à mettre certainement en lien avec l’hostilité du clan envers Jésus. (Mc 3, 31-35). Matthieu (12,46-50) donne à très peu de choses près la même version, dans un contexte analogue. Sont-ils envoyés en ambassade, comme j’ai pu le lire, pour arrondir les angles ? Je ne pense pas. Ils agissent d’eux-mêmes à l’insu du clan.
Peut-être cet épisode est à lire dans la continuité de la première intervention des gens de Nazareth, avant l’appel des Douze, car, si Marc est un narrateur, il n’est pas du tout un chronologiste précis et rien n’interdit, à l’intérieur d’une période qui structure son récit, de prendre quelques libertés avec la chronologie des événements.
La mère se tient à l’extérieur avec les « frères » parce qu’on a appris précédemment qu’il y avait foule et qu’on se bousculait pour voir Jésus. Il faut imaginer un regroupement dans un lieu clos à l’intérieur duquel un groupe nombreux de disciples étudiants sont assis autour du maître, lui-même assis. Ils ont pris la posture de disciple. Sans doute y a-t-il foule debout autour de de ce lieu clos qui fait penser à un amphithéâtre. Ce n’est certainement pas la petite maison de Pierre. La mère et les frères demandent qu’il cesse un instant d’enseigner et qu’il sorte pour les voir. On peut supposer que c’est parce qu’il y a urgence à leurs yeux, parce que « ça barde » à Nazareth.
On n’engagera pas le débat pour savoir si ces « frères » sont des frères utérins de Jésus, des demi-frères ou des cousins. Ce sera pour une autre fiche. Mais pour comprendre de qui émane cette demande de rendez-vous, je fais 2 observations.
- la tradition fait de Jacques et de Jude (Le Thaddée dans la liste des Apôtres chez Matthieu et Marc), « frères » de Jésus des membres du collège des Douze. S. C. Mimouni, dans l’ouvrage cité, questionne cette identification des « frères » et des Apôtres Jacques « le Petit » et Jude-Thaddée. Sans ignorer ses arguments critiques qui, au demeurant, laissent la question ouverte, sans ignorer non plus les problèmes exégétiques[5] que pose cette assimilation je pense les données de tradition assez fiables pour au moins faire de l’Apôtre Jacques le mineur le « frère de Jésus », le futur responsable de la communauté de Jérusalem, grande autorité doctrinale reconnue parmi les Apôtres, car il n’y avait aucune légitimité à être « colonne de l’Eglise » en dehors des Douze et certainement pas en raison des liens du sang, que le présent épisode disqualifie clairement.
- La tradition la plus ancienne, attestée par Luc, fait de Marie le modèle même de la croyante. Certes Marc est le seul évangéliste à évoquer si peu la personne de Marie qu’elle n’apparaît que dans cet épisode, où elle est sans nom, « à l’extérieur » et éconduite. Mais il est impossible qu’il y ait, sur la personne de Marie, de telles discordance entre les traditions. Matthieu voit en elle la vierge qui enfante l’Emmanuel, Luc la « pleine de grâce » qui a conçu Jésus dans un acte de foi total et garde tout en son cœur, Jean celle qui enfante Jésus à sa mission et reste debout devant la croix. Pour Marc ne serait-elle qu’une incroyante qui vient ramener son fils à la raison de son clan et à ses obligations mondaines ? C’est impossible. Considérer que la figure de la Vierge Marie aurait été magnifiée sur une vingtaine d'années jusqu'à une quasi déification, selon une certaine exégèse protestante farouchement anti-mariale, ne tient pas la route.
Il faut donc penser que c’est un petit groupe de croyants de l’entourage familial immédiat de Jésus qui se retrouve et qui veut parler à Jésus de l’animosité que ses compatriotes de Nazareth conçoivent contre lui. Ce groupe doit se résumer à Marie, Jacques et Jude, peut-être une ou deux « sœurs » car les autres de la « maison », Joset et Simon, ne sont jamais mentionnés parmi les disciples et doivent donc être opposants déclarés (nul n’est prophète « en sa maison » dit Marc !). Certainement Marie souffre de ces divisions familiales et elle doit être fort maltraitée et tentée dans sa foi comme mère de celui par qui le scandale est en train d’arriver à Nazareth. « Un glaive te transpercera le cœur » fait dire Luc au vieillard Siméon. Certainement que Marie n’a pas attendu la Passion pour expérimenter que la parole de son fils provoque « la chute » de beaucoup parmi ses proches. Il est à Nazareth une occasion de chute, un scandale pour reprendre le terme-même de Marc. Elle veut lui en parler, avec les apôtres ou futurs apôtres issus de la famille, peut-être pour être réconfortée, sans doute pour tenter une médiation puisqu’elle fait partie des deux mondes de Jésus, celui des croyants et celui du clan. La réponse de Jésus à cette demande d’entretien est rude : « qui sont ma mère et mes frères ? » et, « après avoir promené son regard en cercle sur ceux qui siégeaient auprès de lui[6], il dit : Voici ma mère et mes frères. Car qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. » Curieuse façon d’honorer sa mère ! Comment comprendre cette fin de non-recevoir sèche à la demande de rendez-vous ? Dans le contexte très polémique avec son clan, Jésus envoie en fait un message non pas hostile mais tranchant aux quelques proches qui lui sont fidèles, et qui sont peu nombreux.
Ce message est le suivant : « Ne perdez pas votre temps et ne me le faites pas perdre à essayer d’arranger les choses à Nazareth avec le reste de la famille. Ne me demandez pas d’arrêter mon enseignement, même un moment, pour qu’on en parle. C’est peine perdue. Ma famille est ici. Si vous restez mes frères, mes sœurs, ma mère, c’est parce que vous m’aimez en vérité comme votre maître et seigneur et non comme le petit Jésus que vous avez connu ; parce que vous faites la volonté de Dieu, et non parce que nous sommes liés par le sang. Ma vraie famille, ce sont mes disciples et les liens du sang ne m’obligent pas. Puisque vous êtes mes disciples, vous n’êtes pas liés aux agissements du clan en ce qui me concerne. Il n’y a pas d’arrangement à chercher, pas de compromis à trouver, pas même de discussion à engager sur le sujet. Cette opposition est inéluctable. Soyez libres par rapport à elle. Vous, mes proches fidèles, endossez complètement la livrée des disciples. Je ne vais pas mettre de l’eau dans mon vin et mettre mes disciples en veilleuse pour le plaisir de Nazareth. » Comme le dit la chanson, voilà tout ce que « hu » veut dire à mots couverts.
Nazareth n’est pas une terre de disciples ; Nazareth n’aura rien.
[1] Simon Claude MIMOUNI, Jacques le Juste, frère de Jésus de Nazareth, Bayard, 2015 p.71. L’auteur suggère0 une autre traduction : « il s’est écarté (de nous) ».
[2] Certains exégètes ont même mis en doute la réalité de ce dernier épisode car, observent-ils, Nazareth n’est pas bâti sur un lieu escarpé d’où l’on aurait voulu précipiter Jésus, mais dans une cuvette. Que Luc ait eu une connaissance assez floue de la topographie de Nazareth, c’est bien possible. Mais les lieux escarpés à l’entour ne manquent pas.
[3] Exeplessonto et non extasan : ils sont stupéfaits, ils ne sont pas transportés !
[4] Sophia, σοφία : la « sagesse » dont on gratifie Jésus est, au sens premier, le savoir-faire : on lui reconnaît du talent et du brio, mais il ne va pas leur en imposer, ce prétentieux qui se croit sorti de la cuisse de… Jacob !
[5] Jn 7, 3-5 : « Et ses frères lui dirent : « Pars d’ici et va en Judée, pour que tes disciples constatent aussi les œuvres que tu fais ; car personne n’agit en secret tout en cherchant à être en pleine lumière. Si tu fais cela, manifeste-toi toi-même au monde. » Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui. » On notera que les frères croient que Jésus doit se manifester en Judée, mais leur incroyance est celle des Douze : ils entendent que Jésus manifeste au monde qu’il est le Messie en faisant merveille à Jérusalem. Ses frères « ne croient pas » en lui, car ils ne savent pas, pas plus que les autres, ce que « relevé d’entre les morts » veut dire. Ils ne comprennent rien du chemin sur lequel il s’engage pour être reconnu comme le Messie, roi d’Israël. Ce que Jean veut dire, c’est que même les plus proches parents et disciples ne sont pas entrés dans le mystère de la foi. « Vous croyez en Dieu ? Croyez aussi en moi ! » dit Jésus à ses fidèles d’entre les fidèles.
[6] Peri auton kathemenous , περί αὐτον καθημένους: attention à l’accusatif ! ils sont assis autour de lui et pour lui. Ils siègent comme des disciples autour de leur rabbi. Il ne s’agit pas d’un atroupement mais de disciples siégeant au plus près de lui pour recueillir et retenir son enseignement.
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