Articles divers d'actualité

Certains de ces articles ont été publiés dans La Salle Liens International. D'autres sont trop personnels pour engager quelques revues que ce soit.
Essais

Figurent dans cette rubrique mes ouvrages non publiés et inachevés : enquête sur les évangiles synoptiques, grammaire de la religion,...
Bienvenue sur mon site de recherche religieuse
Il est très difficile pour un amateur, fût-il éclairé, s’il veut mettre à la disposition du public le fruit de recherches, de trouver un éditeur, ou même un critique. Je le sais d’expérience. En effet, entre les experts d’une discipline et le grand public, l’information ne prend qu’une forme : celle de la vulgarisation. Elle est à sens unique, des savants vers les ignorants et seuls les savants patentés sont habilités à se contester. Dans le domaine de l’astrophysique ou de la biologie génétique, c’est tout-à-fait normal : il faut y avoir fait de la recherche le métier d’une vie tant elle est exigeante et la communauté scientifique est assez large à travers le monde pour nourrir les questionnements, les recherches et les débats qui font avancer la science.
C’est beaucoup plus problématique lorsque l’objet de la recherche est l’écriture sainte. Et ceci pour cinq raisons.
- Les experts qui font de l'étude de l'écriture sainte leur métier sont un tout petit monde. Le risque de sclérose corporatiste y est donc grand.
- L'exégèse, en tant que science du texte saint, paraît dans une impasse théorique. Aujourd'hui, les seules découvertes exégétiques réelles proviennent de l'archéologie, notamment de Qumran, et du Talmud, elle ne vient plus de la critique des textes, où vivote une doxa stérilisante. Les exégètes contemporains font souvent penser aux médecins de Molière. Leurs certitudes reposent sur de pures conventions d'interprétation. Leur grille de lecture les amène à éliminer tout ce qui en sort. Elle leur paraît plus crédible que leurs sources. La théorie l'emporte sur les faits.
- La science historique est la plus molle des sciences : d'abord elle établit les faits dans leur singularité et s'interdit de les modéliser ; il n’y a pas de loi ni de théorie en histoire, seulement des faits à établir et à interpréter dans leur singularité. D’autre part l'historien ne découvre que ce qu'il entend découvrir, son questionnement conditionne sa recherche, et avec lui tous les a priori intellectuels et affectifs qui le sous-tendent. L'historien vierge de tout questionnement, de pré compréhension et de préjugés n'existe pas. Ainsi, comme historien du religieux, j’ai constaté une grande incapacité dans la profession pour comprendre le fait religieux pour ce qu’il était intrinsèquement et la propension à utiliser les outils de l’analyse politique et économique pour l’attraper de l’extérieur, comme un phénomène idéologique. Pourquoi ? Parce que, à la base, le monde est devenu si irréligieux que la notion même de religion est devenue incompréhensible.
- Comme le public des médecins de Molière, le public concerné par l’exégèse in fine est assez large : c’est celui des fidèles qui entendent la Parole de Dieu lors des offices et qui demandent à comprendre de quelle vérité elle est porteuse : purement mythique ? partiellement historique ? totalement ? La foi des gens en la Parole de Dieu est écartelée entre fondamentalisme et relativisme, entre réalisme naïf et rêveries mythiques. Funestes alternatives ! Elles ont rangé au musée des contes pour enfant la notion même d'histoire sainte. Or la foi sans histoire sainte est une soupe au chou sans chou.
- Lorsque la foi, qui repose sur les écritures, est convaincue par les savants d'user de pieux mensonges et de s’ingénier - un peu, beaucoup - à inventer le Père Noël, foi et réalité s’opposent. Alors ou la foi subsiste à l’état de rêverie existentielle autour de représentations symboliques, ou elle disparaît sous les coups d’une réalité historique recomposée, en fonction de leurs préjugés, par des savants qui auront transformé leurs hypothèses ou leurs postulats de départ en certitudes à force de les répéter.
J'ai ainsi été extraordinairement surpris, lors de la publication de mon ouvrage sur le procès de Pilate, de l'attitude de tous les spécialistes de l'histoire paléochrétienne. Je leur ai communiqué le manuscrit avant ou après parution. J'attendais des critiques plus ou moins nuancées, peut-être des reproches, voire des invectives. Mais non : la quasi-totalité des contacts ont décliné la simple lecture du livre, les experts qui font profession de critiquer les publications exégétiques se déclarant les moins disponibles. A croire qu'ils ne croient plus en leur autorité intellectuelle. Pire : la question de l'historicité des évangiles ne les intéresse plus. La cause est entendue : les évangiles ont la prétention d’être historiques, mais sont sur l’essentiel des fictions théologiques. On a parfaitement le droit de ne pas croire le témoignage des évangiles et de l’interpréter comme fabuleux, mais l’honnêteté oblige à établir les faits allégués et à les interpréter pour ce qu’ils veulent dire avant de les sur-interpréter pour ce qu’on veut leur faire dire.
Le but premier de ce site est de tenter de connaître la réalité factuelle sur laquelle repose la foi chrétienne. Elle repose sur le mystère du Christ incarné, mort et ressuscité. Certes les faits historiques de la naissance virginale de Jésus, de sa résurrection, de l’origine de l’Eglise dont attestent les écrits du Nouveau Testament ne peuvent être reçus et relus que dans la foi. Comme les "signes des temps" d'ailleurs. Cette vérité sortira toujours du cadre de l'observation scientifique et de la modélisation scientifique. Est-elle fictive pour autant ? On a bien raison de vouloir comprendre les codes d’écriture ou les conditions de rédaction ou les raccourcis qui amènent à distordre la réalité brute de faits historiques pour les faire parler à la foi. Mais de là à attribuer des passages entiers à des faussaires, même bien intentionnés, même occasionnels, c’est un pas que le croyant ne peut pas franchir sans perdre la foi en la Parole de Dieu. Car le croyant ne peut accepter que Dieu se serve de pieux mensonges ou de pieux menteurs. Même comme documents historiques à soumettre à examen critique, les évangiles restent parole d’Evangile et ne nous trompent pas. L'historien considère tout document historique comme porteur d’une vérité, mais exprimant un point de vue particulier. Le croyant considère aussi que la Parole de Dieu est fiable, et qu’elle est exprimée par le point de vue particulier d'un auteur.
Un site internet est le meilleur moyen de diffuser son travail et de le proposer au débat sans passer par un comité de lecture ou par un séminaire universitaire. Le premier défend les intérêts commerciaux de l'éditeur qu'un obscur amateur ne sert pas, le second une corporation qui se protège du vertige de l'incroyable et se rassure par ses conventions. Ma carrière est derrière moi et je n'ai aucune aspiration à en commencer une nouvelle. Je n'ai pas d'honneur à gagner, et ma seule ambition est de faire connaître Jésus-Christ dans toute sa vérité autant que je le puis. Le sens des convenances académiques n'est pas mon fort. Je suis tel un gorille gros et pataud au pied d'un cocotier où grimpent d'agiles singes sorbonicoles à l'assaut des fruits. Pour avoir sa part de noix de coco, il ne peut pas grimper. Alors il secoue le cocotier. Gare au gorille ?
Etienne Roulleaux Dugage
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“Mon bon vieux Rouldug, tu me suprendras toujours ! Original dans la forme, original dans le propos, mais bigrement pertinent !"
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Qui je suis
Ancien élève du Lycée Saint-Jean de Béthune à Versailles puis du Lycée La Bruyère, où j'ai fait mes années d'hypokhâgne et khâgne, je suis entré à l'Ecole Normale Supérieure (Ulm) en 1979, en option Lettres Classiques. Mes travaux de recherche m'ont conduit aux missions catholiques en Chine au XVIIIème siècle. Agrégé d'Histoire, après mon stage au Lycée Albert-Schweitzer du Raincy, j'ai enseigné à Versailles dans mon lycée d'origine et, pendant 4 ans, en classes préparatoires aux grandes écoles au Lycée Stanislas à Paris. Ayant opté pour une carrière de chef d'établissement, j'ai dirigé l'Institut Saint-Dominique à Nancy (1992-1997), l'ensemble scolaire Saint-Genès à Bordeaux (1997-2001), l'ensemble scolaire La Rochefoucauld à Paris (2001-2006). Appelé au secrétariat général de la tutelle lasallienne (Frères des Ecoles Chrétiennes) en 2006, j'ai exercé deux mandats à cette fonction. En 2014, j'ai pris la direction de l'ensemble scolaire Saint-Vincent - Providence à Rennes jusqu'à ma retraite, en 2023. Pendant toute ma carrière, j'ai trouvé le temps de garder le lien avec les études exégétiques auxquelles Charles Piétri et le Père Gy, op, m'avait initié.
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